Vous avez partagé votre Prix SOFAM Meilleure Exposition Solo 2019 avec Simon Delobel, directeur de la galerie Trampoline à Anvers. Pouvez-vous m'en dire un peu plus sur votre relation avec Simon, votre galeriste ?
Simon Delobel et moi avons construit le stand ensemble, il semblait donc naturel de partager le prix à deux. Lorsque vous exposez seul, le travail devient très sérieux, mais lorsque vous travaillez ensemble, c'est beaucoup plus amusant et agréable. Art on Paper 2019 est un très bon souvenir, qui a renforcé notre amitié.
Il y a un livre intitulé "Vineland" de Thomas Pynchon, un écrivain américain. Il écrit au sujet d’un vieux hippie ayant des problèmes psychologiques, appelé Zoyd Wheeler, qui vit des chèques du gouvernement. Afin de recevoir ses indemnités annuelles, chaque année, il doit prouver au gouvernement qu'il est toujours fou. Il appelle les médias, s'habille en femme et saute par une fenêtre. La presse le filme faisant toutes sortes de folies et diffuse les images à la télévision. Après ça, Zoyd Wheeler peut être tranquille pour le reste de l'année. Pour moi, c'est à peu près la même chose avec mes expositions. Je dois juste sauter par la fenêtre de temps à autre pour être tranquille pendant un certain moment. Et puis, un an ou deux après, je dois recommencer, pour prouver que je suis toujours là.
Comment s’est passée l'année 2020 pour vous et quelles sont les nouveautés 2021 ?
Pendant le premier confinement, j'ai beaucoup travaillé sur mes dessins. J’ai commencé à regarder mes dessins pour voir lesquels avaient de la valeur. J'en ai des milliers et la plupart du temps, ce ne sont que des gribouillages, mais parfois j'en trouve un qui est vraiment bon. Le dessin est une technique qui me permet de poursuivre sans cesse mes recherches visuelles. C’est une quête sans fin. J'essaie encore et encore d’observer un objet et de le transposer sur papier, tout en sachant que je ne parviendrai jamais à en saisir la réalité.
En prévision de ma rétrospective au M-Museum Leuven, au début de 2020, j'ai commencé à peindre des natures mortes à partir de tasses, de pommes et de poissons dans mon atelier. C’était une nouvelle façon d'entrer en contact avec ce que je vois.
Aujourd’hui, je prépare activement mon exposition qui aura lieu le 28 mai au M-Museum de Louvain, et qui montrera mon travail des dix dernières années. En 2012, j'ai eu une exposition rétrospective intitulée "UnDEAD" au SMAK à Gand. Une sélection de ce que j'ai fait depuis lors sera exposée à Louvain. A côté de cela, j'enseigne toujours la peinture à KASK (Gand) et je travaille sur un film-montage avec Jan Op de Beeck.
Plus d'infos :
Crédits images :
1. Vincent Geyskens, untitled, s.d, pencil on paper, photo: courtesy of Trampoline Gallery
2. Vincent Geyskens, The Spam of Control, 2016, collage, photo: courtesy of Trampoline Gallery
3. La Simonie Gallery, Vincent Geyskens, Art on Paper 2019, Bozar, photo: Geoffrey Fritsch, courtesy of Art on Paper